"La terre de Damery faisait partie du domaine royal. Un diplôme de 870 indique que la villa de Damery a été donné aux bénédictins de l’Abbaye Saint-Médard de Soissons.
Une église existe au début du XIIe siècle car en 1101 un conflit est apparu au sujet de l'autel de l'église de Damary. En effet l'évêque de Soissons, Hugues de Pierrefonds, a offert l'autel au chapitre de la cathédrale. L'autel est finalement restitué à l'abbé de Saint-Médard de Soissons, Raoul.
L'église est élevée vers 1150-1160 sur d'anciennes fondations dont il reste des traces au soubassement des piliers orientaux de la croisée du transept. L’église Saint-Georges conserve de cette époque une nef, un portail, une tour carrée percée sur trois façades de deux groupes de baies géminées encadrées de deux grands arcs plein cintre
Une charte de 1171 porte la signature d'un moine qui apparaît comme le prévôt de l'église. L'église est donc celle d'un prieuré. En 1219 le prieuré est taxé de 400 livres.
En 1185 un accord est trouvé entre l'évêque de Soissons, Nivelon de Quierzy (Chérizy), et l'abbé de Saint-Médard sur le choix du curé de l'église qui doit être accepté par le doyen du chapitre de la cathédrale qui doit le présenter à l'évêque.
On ne sait pas quelles destructions a eu à subir l'église à la suite des conflits opposant les vassaux contre Blanche de Castille au début de sa régence, en 1226 qui sont indiquées dans la Chronique de Saint-Médard. Le vocable actuel de l'église, saint Georges, apparaît pour la première fois dans un acte de 1242.
Le chœur à trois vaisseaux et le sanctuaire de style gothique (XIIIe siècle) ont été bâtis par les moines de l’abbaye Saint-Médard de Soissons. Le chœur et le doublement du transept sont reconstruits vers 1250.
Le roi Charles IX ayant imposé l'abbaye Saint-Médard, elle dut dû probablement vendre une partie de ses possessions à Damery au prince de Condé en 1563. L'abbaye conserva le fief et ses droits seigneuriaux.
L'ensemble est vendu à Guillaume de Baradat en 1576 (père d'Henri de Baradat, évêque de Noyon) qui est devenu seigneur de Damary, peut-être en 1598. Peut-être à cette occasion un nouveau curé, Thibaud de Reux, est installé dans l'église, cependant le curé devait être présenté à l'abbé de Saint-Médard jusqu'à la Révolution. Guillaume de Baradat fait alors construire vers 1602 une chapelle seigneuriale contre le portail sud de l'église qui sert aujourd'hui de sacristie.
En 1813 l'église est rattachée au diocèse de Meaux, en 1821, au diocèse de Reims et en 1824 au diocèse de Châlons-en-Champagne.
Des travaux d'entretien sont faits en 1801 sur le clocher et la toiture. D'autres travaux sont notés en 1838. En 1846 un rapport nota le mauvais état de l'église. L'abbé Hippolyte-Benjamin Thibault (1858-1886) a entrepris la restauration en commençant par le chœur, puis la tour du transept pour finir par la nef qui est couverte par un plafond en bois. Les vitraux du chœur ont été posés en 1863. Le curé Thibault a fait poser deux autels dans les bas-côtés du chœur. En 1882 le maître-autel est consacré. En 1883, le préfet écrit au conseil de fabrique pour lui demander de payer une partie des travaux car la fabrique a fait exécuter des travaux de restauration et d'ornementation dont l'urgence n'était nullement démontrée.
L'église a eu relativement peu à souffrir du bombardement du 4 juillet 1918 au cours de la Première Guerre mondiale. Elle est restaurée par le service des Monuments historiques. De 1928 à 1935 les bas-côtés sont refaits. Au cours de la Seconde Guerre mondiale des dégâts se sont limités à quelques vitraux de l'abside et à la grande fenêtre sud. "
Sources : L'Eglise