Le site patrimonial du Banc-de-Pêche-de-Paspébiac est un complexe industriel de pêche à la morue aménagé du XVIIIe au XXe siècle. Cet établissement se compose de douze bâtiments (huit en bois de facture vernaculaire, deux en pierre de facture simple et deux de facture plus moderne) et d'une structure en béton. Il comporte une poudrière de pierre (1788); trois « cook-room » et le hangar Robin (début XIXe siècle); un entrepôt de la compagnie Le Boutillier (entre 1845 et 1850); un hangar à farine, une charpenterie et une forge (avant 1870); un « office » de pierre (fin du XIXe siècle); une usine à poisson et un frigo (XXe siècle) ainsi qu'une ancienne chambre forte de béton. Le complexe industriel est situé sur le barachois de Paspébiac, dans la ville du même nom.
Informations historiques
Le site patrimonial du Banc-de-Pêche-de-Paspébiac est d'abord fréquenté par les Amérindiens. Des Basques et des Français pêchent probablement près de la côte dès le XVIe siècle. Il est possible que des postes soient aménagés par les pêcheurs au XVIIe siècle. En 1707, la seigneurie de Paspébiac est concédée à Pierre Haimard (1674-1724), marchand, juge prévôt de la seigneurie Notre-Dame-des-Anges et substitut du procureur général au Conseil supérieur. Son beau-fils Louis Gosselin s'établit à Paspébiac et y fait construire les infrastructures nécessaires à l'exploitation des ressources halieutiques. En 1758, les diverses installations utilisées pour les activités de pêche ainsi que le domaine seigneurial sont détruits par les troupes britanniques.
Les activités reprennent en 1767, quand Charles Robin (1743-1824) vient faire la pêche et le séchage de la morue sur le barachois de Paspébiac, dans la baie des Chaleurs. Robin retourne à Jersey en 1778, au moment où l'établissement de Paspébiac est la proie de corsaires durant la guerre d'Indépendance américaine. Aussi ne subsiste-t-il aucun bâtiment témoignant de cette période d'activité.
Charles Robin revient à Paspébiac en 1783, après la fondation de la compagnie portant son nom. Il met en place un système de gestion basé sur le crédit et le paiement en nature. Le complexe de pêche prend rapidement de l'envergure et plusieurs bâtiments sont érigés pour la compagnie Charles Robin, puis pour la compagnie Le Boutillier fondée en 1833 par l'un des employés des Robin.
La poudrière en pierre est bâtie en 1788, à une époque où la compagnie Robin est en pleine expansion, et elle constitue aujourd'hui le plus ancien bâtiment de l'ensemble. Deux des trois « cook-room » auraient été érigés vers 1800. À l'origine, on y prépare et sert les repas aux engagés de la compagnie Robin mais par la suite, au XXe siècle, ils sont utilisés comme entrepôts puis comme salles à manger pour les employés de l'usine de transformation de poisson adjacente. L'entrepôt de la compagnie Le Boutillier est construit entre 1845 et 1850. Cette imposante construction de bois, qui sert à la transformation de la morue, demeure l'un des plus intéressants bâtiments du site. Le hangar à farine, la charpenterie et la forge, quant à eux, ont été bâtis avant 1870. La charpenterie et la forge servent à l'entretien de l'équipement de pêche et emploient plusieurs artisans spécialisés de la baie des Chaleurs ou de Paspébiac. L'« office », en pierre comme la poudrière, aurait été érigé pour servir de bureau à la compagnie Le Boutillier. Le bâtiment est ensuite transformé en usine d'extraction d'huile de foie de morue. Quant à l'usine à poisson et au frigo, ce sont des constructions du XXe siècle.
À la suite de l'apparition des coopératives de pêcheurs à partir des années 1920, la compagnie Robin change de vocation. Elle exploite désormais des magasins généraux. En 1964, un incendie détruit la plupart des 70 bâtiments encore debout.
Le site patrimonial du Banc-de-Pêche-de-Paspébiac est classé en 1981 afin de préserver les bâtiments qui ont échappé à l'incendie. Depuis, plusieurs immeubles ont été restaurés et accueillent un centre d'interprétation de l'histoire de l'industrie de la pêche en Gaspésie.
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